mercredi 25 janvier 2017
AUDIO: Thioune Anta
Le roi du Mbalax Youssou Ndour continue de donner du bonheur et de la joie à travers sa musique. L'écoute de "Thioune anta" le morceau le mieux chanté avec son public lors de ses concerts, certifie le talent incontesté de la grande Star. Un veritable cocktail de sonorités...
VIDEO: Les mendiants regagnent les rues de Dakar
Annoncée en grande pompe, l'interdiction de la mendicité au Sénégal n'aura vécu que quelques jours. En janvier 2017 déjà, quelques mois après l'annonce de cette décision, l'on constate que les mesures contre cette interdiction sont loin d’être respectées.
mercredi 18 janvier 2017
Poésie théâtrale de Mame Famew
Plus de 20 poèmes, rimés et rythmés, avec des mélodies composées par Papis Konaté et Henry Guillabert, constituent le recueil ‘’Princesse aux principes ; Poésie théâtrale : rimes et rythmes’’ de l’écrivaine Mame Famew Camara. L’auteure y parle essentiellement de la femme. ‘’J’adore la femme. Elle est matrice de l’univers et tout est femme. J’ai trois muses et elles sont toutes des femmes. Il s’agit de ma grand-mère, ma mère et moi’’, explique-t-elle. Ainsi, ces poèmes ne sont pas qu’écrits. Ils sont aussi déclamés sur un fond musical par moments doux, par moments assez rythmé.
La jeune écrivaine d’une trentaine d’années veut, à travers ce Cd, marquer la différence, dit-elle. Sa façon à elle de dévoiler la richesse de la musique classique sénégalaise à travers les instruments comme le violon et la kora. C’est elle qui écrit, lit et interprète l’œuvre toute entière.
Journaliste de formation, Mame Famew Camara est auteure de deux autres recueils de poèmes ‘’Si près si loin’’ paru en 2012 et ‘’Une flamme, une vie, une âme’’ paru en 2014. Si elle avait écrit ses premiers ouvrages pour nourrir son amour pour la littérature, elle dit avoir publié son dernier recueil ‘’Princesse aux principes ; Poésie théâtrale : rimes et rythmes’’ en guise de ‘’test de capacité’’. ‘’ C’est un défi que je m’étais lancé. Je suis un peu sensible et j’étais dans une entreprise privée où je faisais mon stage et j’ai été renvoyée au mois de février. C’est peut-être donc par défi que j’ai mis ce projet en œuvre pour montrer que je suis capable de faire du bon travail, que je valais même plus que ce stage’’, dit-elle.
Selon cette littéraire qui dit avoir pioché presque partout, en droit, en gestion et en communication, l’art est par essence cette chose qui naît après un choc. ‘’Les gens qui créent sont quelquefois des pauvres. En ce sens qu’ils sont pour la plupart blessés avant que les choses éclatent’’, explique-t-elle. Ainsi, elle dit avoir écrit en l’espace de trois mois 5 ouvrages. Pour ce tout nouveau, la jeune écrivaine n’attend qu’une seule chose : ‘’C’est du nouveau et je n’y attends pas grand-chose en termes de retombées. Ma fierté serait que l’on reconnaisse que la première personne à le faire est une Sénégalaise’’, laisse-t-elle entendre fièrement. Seulement, les gens reconnaîtront qu’elle est la deuxième à l’avoir fait après Birame Ndeck Ndiaye qui avait sorti ‘’Dekkil taalif’’, sous le même format.
AMINATA FAYE
Le combat pour la survie

Rebeuss, ce bidonville. Mercredi 22 juin 2016. Une forte canicule sévit et incommode les habitants, en ce sixième jour du mois de Ramadan. Pourtant, pour nombre d’entre eux, notamment ceux dont les habitations sont contiguës à la célèbre prison, l’objet de leur tourment est ailleurs. L’imminence de leur déguerpissement étreint les cœurs. Une centaine de maisons sont concernées. ‘’Je suis venue rendre visite à des membres de ma famille, parce que j’ai entendu à la radio que l’on devait déguerpir les habitants aujourd’hui (avant-hier)’’, dit une dame assise sur un banc, la mine défaite. A côté d’elle, une jeune femme allaite un charmant nouveau-né.
C’est une Guinéenne qui a quitté son pays natal, il y a à peine un an. Devoir quitter sa modeste et étroite demeure lui a coupé l’appétit. ‘’Nous ne sommes certes pas dans de très bonnes conditions sur le plan de l’architecture, comme on peut le constater, mais il y a la paix. Et c’est l’essentiel. J’ai 5 enfants et si du jour au lendemain, on nous demande de chercher ailleurs, cela nous perturbe forcément’’, dit-elle d’une voix douce, dans un wolof aux accents peuls. Dans sa chambre exigüe, sont disposées un lit de deux places, des ustensiles de cuisine, des seaux et des habits bien enveloppés dans des nattes et superposés le long du mur. Tout est ordonné, malgré les modestes moyens. Et pourtant la location coûte cher. ‘’Personnellement, tout ce que je peux déplorer ici, c’est la cherté de la location. Mon mari débourse 30 000 francs à la fin du mois pour cet espace’’, dit-elle.
Ce petit quartier est en réalité entouré de garages de mécaniciens. C’est d’ailleurs, dit-on, à eux que sont destinées les sommations. ’’On nous a expliqué qu’il y a confusion dans cette histoire de déguerpissement. Hier, le sous-préfet nous avait convoqués pour clarifier la situation. Et donc, les citations concernaient les ateliers de mécaniciens et non les habitations. D’ailleurs, elles ont été retirées’’, explique le délégué des jeunes, trouvé juste en train d’aborder le sujet avec d’autres riverains.
Du côté des garagistes, c’est tout aussi le désordre. Censés être les déguerpis, ils ne sont toujours pas éclairés sur le motif. ‘’On nous avait donné des sommations, dans un premier temps, pour que les voitures qui occupent cet espace soient délogées. Ensuite, l’on nous dit que cette mesure concerne les habitations qui sont aux alentours de la prison. Mais tout à l’heure, on est revenu nous dire que seules les voitures garées sur la route doivent dégager’’, confie Nar Samb, occupant d’un atelier mécanique qui date de 1966.
Anarchie
A Rebeuss bidonville, les rues ne sont pas toutes faites. L’on se perd facilement dans les dédales de ruelles et les habitants ne se lassent de montrer la bonne direction aux étrangers. Ici le mot urbanisme est absent du vocabulaire. L’anarchie est le maître-mot. Parfois, l’étranger pense trouver une issue et se retrouve dans une autre maison. Dans l’intimité d’une famille. D’ailleurs, il est difficile de faire la différence entre les maisons et les chambres construites comme ça, de façon isolée. Les propriétaires de ces logements habitent rarement sur place. Presque tout est en location. ‘’On ne peut pas surveiller tout le monde. Peut-être qu’aujourd’hui, d’aucuns louent leurs bâtiments comme bon leur semble. Mais ce qui est sûr, c’est que Rebeuss est célèbre par sa location très abordable. Jusqu’à présent, des chambres sont louées à 7 500, 10 000 voire 15 000 F Cfa’’, renseigne un habitant.
Le lotissement, les conditions d’habitations sont des problèmes que les populations sont obligées de ne pas se poser. Régulièrement, on parle, dans le quartier, de déguerpissements. ‘’Lorsqu’on parle de logements sociaux, on tend une oreille plus qu’attentive. On se dit que c’est peut-être pour nous les habitants des bidonvilles. Mais ces logements sont habités maintenant par des propriétaires de R+4’’, raille M. Dione. Qui ajoute : ‘’On a dit au maire, lors de sa visite, qu’on ne refuse pas de quitter les lieux. Mais si jamais cette mesure arrive, qu’on nous donne des conditions bien précises. On n’a pas choisi d’être des pauvres, mais on en est fier. Puisque c’est une volonté divine. Cependant, on n’acceptera jamais qu’on nous jette dans la rue, comme ça.’’
Fin de panique à Rebeuss …
Si Rebeuss fait toujours peur, le constat est que le quartier, lui, s’est vidé de toute son agressivité d’antan. Il n’y a que quelques petits soulards qui traînent, dit-on. Ici, il est formellement interdit de dire que c’est une localité de drogués. ‘’On crée des rumeurs pour libérer l’espace. Quand on a voulu vendre le stade Assane Diouf, on a fait croire que des gens s’y droguaient. Actuellement, toutes sortes de rumeurs infondées circulent’’, déclare sur un ton mélancolique le responsable du collectif des jeunes. ‘’Tout le temps, on parle de tonnes de drogues saisies. Mais ce n’est jamais à Rebeuss’’, poursuit-il.
Partout, dans les rues de ce ‘’quartier-village’’, c’est la même rengaine : on réclame le respect. ‘’On se bat pour ne pas qu’on ne nous entende dans certaines choses. D’ailleurs, on n’entend jamais de viol, de vol ou d’agression à Rebeuss. Les gens ont peur, parce que cette localité a une histoire ancienne. Mais là, ce n’est plus le cas’’, dit un jeune homme révolté. ‘’Dans les années 70 fin 80, c’était un lieu mal famé et on le reconnaît. Aujourd’hui, tout ce qu’on peut entendre venant de nous, c’est à propos de notre équipe de Navétanes ‘’Xandalou’’, poursuit-il. Par ailleurs, un mécanicien confie que l’argument de l’insécurité liée aux évasions ne tient pas. Car ils sont les premiers à infiltrer les évadés pour ensuite les ramener. ‘’Les cas sont innombrables. On les éconduit toujours. Donc, nous ne sommes pas là pour les protéger, mais pour travailler’’, laisse-t-il entendre.
Que disparaissent ces ‘’bars-clandos’’!
A Rebeuss cohabitent musulmans et chrétiens. ‘’Ici, il y a des Diolas, des Manjaques, des Sérères, mais surtout beaucoup de Peuls’’, confie un riverain. Non loin d’une petite mosquée se dresse un bar à l’effigie duquel on peut lire : ‘’Bar Goorgoorlu chez Marcel’’. Seulement, ce n’est pas le seul endroit où l’on peut trouver de la boisson alcoolisée. Les ‘’bars-clandos’’ pullulent. Ce que déplorent des jeunes que nous avons rencontrés. ‘’Ce que l’on dit concernant les drogués et les fumeurs de chanvre n’existe pas ici. Ce sont des contrevérités. Seulement, il y a la vente de boisson alcoolisée. Et on est en train de lutter pour éliminer définitivement ces ‘’bars-clandos’’. Et cela dans un bref délai’’, martèle-t-on. ‘’Ce sont des habitants d’ici qui le vendent, des voisins. Depuis que nous sommes jeunes, nous faisons face à cette vente. Mais puisque cela commence à servir d’arguments pour ceux qui veulent nous déguerpir, nous allons le combattre et mettre fin à ce commerce pour de bon’’, fulmine le ‘’Rebeussois’’. Toutefois, ce collectif tient à préciser qu’il ne peut rien contre les bars qui bénéficient déjà de leurs licences.
mercredi 11 janvier 2017
MAME DIARRA BOUSSO : Toute une vie de piété et de spiritualité
La 65e édition du
Magal de Mame Diarra Bousso se tient aujourd’hui 11 février 2016 à Porokhane (dans la région de
Kaolack). L’événement religieux dédié à la mère du fondateur du mouridisme accueille
chaque année des milliers de pèlerins
pour célébrer la vertueuse Sokhna Diarra. Un rappel sur sa vie et son œuvre.
AMINATA FAYE
Elle n’a pas vécu longtemps. Mais sa mémoire se perpétue à travers les générations. Sokhna Mariama Bousso dite Mame Diarra Bousso née vers 1833 à Golléré, a disparu en 1866 à
l’âge de 33 ans. Une vie courte mais qui
laisse un héritage incommensurable. Aujourd’hui, Porokhane connaitra comme
chaque année, une grande affluence à l’occasion de cet événement religieux, avec
des milliers de disciples venant de partout pour célébrer la vertueuse
ascendante de Cheikh Ahmadou Bamba.
Dénommée l’idéal de la femme en Islam, elle a su en seulement 33 ans
marquer son empreinte. Soxna Diarra descend de par son père Mouhammadou Bousso de
Hassan, petit fils du Prophète (PSL). Sa mère Soxna Astou Waalo, qui vécut cent
trente huit (138) ans, enseignait le coran. L’on raconte qu’elle récitait dès
l'âge de trente ans, chaque nuit, tout le saint Coran en huit (8) Rakkas. De
son ascendance aussi bien paternelle que maternelle, Sokhna Diarra a donc
hérité d’une forte tradition d’érudition en Sciences Coraniques, et d’une
profonde piété. Sous la férule de sa vénérable mère Soxna Asta Wallo, elle a
achevé à 14ans son premier Muçhaf (rédaction de mémoire du Saint Coran). En elles,
se retrouvent incarnées toutes les valeurs culturelles de l’islam. D’ailleurs,
le surnom de Jâratul Lâhi (Voisine de DIEU) qui donnera le diminutif Mame
Diarra lui a été valu par ses nombreuses qualités spirituelles et humaines.
Sokhna Diarra dit-on, ne s’est jamais plainte, n’a jamais rechigné à la
tâche, pour la seule gloire de DIEU et de son Prophète (Paix et Salut sur Lui).
Dans le sillage de la tradition familiale, elle s’est appliquée à perpétuer les
pratiques méritoires comme la vivification des foyers de formation religieuse,
la mémorisation du Coran, l’enseignement des sciences religieuses et la
pratique du soufisme. Ainsi, elle est arrivée à une maîtrise parfaite de la
Théologie, de la Jurisprudence et du Taçawuuf. Des biographes de Mame Diarra
bousso racontent, que jamais de sa vie, elle n’a manqué une prière. Mieux, elle
n’a jamais accompli une prière sans la faire précéder d’ablutions
scrupuleusement exécutées. De même, chacune de ses prières, soigneusement
accomplie à l’instant requis et dans l’orthodoxie la plus pure, est
invariablement conclue par une séance de wird. La plus part de son temps, elle
le consacrait à la lecture ou à la récitation du Coran, sinon, elle formulait
des prières en faveur du Prophète (çalâtu cala-n- Nabî). Elle ne manquait jamais à son devoir de solidarité sociale à
travers les aumônes qu’elle distribuait généreusement, sans ostentation ni
mépris pour le récipiendaire.
Faute de recevoir un contre ordre de Serigne Mame Mor
Mbacké (son époux), il lui est arrivé de passer une nuit entière sous la
tornade, agrippée à un pan de clôture attendant jusqu’aux premières lueurs de
l’aube, l’ordre d’abandonner ledit pan que son époux lui avait demandé de tenir. Cette anecdote restée gravée dans la mémoire
collective des croyants a été d’ailleurs chantée par pas mal d’exégètes du mouridisme. Ce, pour s’en servir de base argumentaire afin
d’instruire à toutes les femmes leurs devoirs vis à vis de leurs époux.
Des hommages rendus par les poètes Serigne Moussa Kâ et Serigne Mbaye Diakhaté. Il ressort, respectivement :" Tu étais l’épouse modèle quand les autres étaient source de soucis. O championne, tu triomphas dans l'arène où exultaient les fils des différentes épouses dites vertueuses. C'est pourquoi leurs fils se font domestiques alors que le tien se tient, lui, sur un piédestal. Tu fis ce que nul ne fit ni ne put. C'est pourquoi nul n'aura après toi une telle récompense, O Mame Diarra" ; " Tu n'étais point usurière et tu n'étais point source de conflits. Tu ne disais que la vérité et tu t'y astreignais".
Plus d’un siècle après sa disparition,
Mame Jaratul lahi demeure le parfait exemple d’une piété incommensurable générée
par une pure connaissance des Sciences Religieuses.
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