
La
première séance plénière du jeudi dernier a semé la zizanie chez les
conseillers municipaux. C’est à l’Assemblée nationale qu’il a été annoncé que
l’emprunt obligataire de 20 milliards Cfa est bloqué. Chose que le conseil
municipal ne veut pas entendre.
C’était parti pour une session ordinaire, comme
chaque trimestre. Mais finalement, elle est devenue extraordinaire. Les
conseillers municipaux n’ont pas manqué, hier, lors du conseil municipal, de
déverser leur bile sur la décision de l’Etat de vouloir bloquer l’emprunt
obligataire pour leur projet de moderniser la Ville de Dakar. Ce programme
«Dakar 2025» qui vise à reconstruire la ville, a débuté il y a déjà 4
ans. «L’Etat du Sénégal, de 2012 à juillet 2014, a marqué son accord par
des avis de non objection à trois reprises», fait savoir Khalifa Sall. Le
gouvernement nous oppose des arguments qui, pour nous, ne peuvent pas
prospérer, qu’il s’agisse des arguments sur la discontinuité, les effets
contingents, l’endettement de la ville, entre autres, car il (l’Etat) disposait
de tous ces éléments en juillet 2013, dit-il.
Ce qui gêne, c’est que «l’Etat du Sénégal puisse se dédire», parce que
tous les partenaires, notamment l’Usaid, la Banque mondiale, Bille et Melinda
Gates, qui se sont engagés dans le projet, étaient d’accord, parce que l’Etat
avait donné des avis de non objection. Dans une phase de concertation et de
consultation depuis que la nouvelle est tombée, la Ville de Dakar est en train
de rencontrer les autorités américaines, mais aussi par des débats, les
collègues africains concernés par le financement des villes.
Le mal est que l’échec que Dakar va enregistrer
risque de handicaper les autres villes africaines qui étaient en attente et qui
devaient être financées par les partenaires américains.
L’on retient qu’il y a un taux d’intérêt de 6,6% par
an, exonérés d’impôt pour les résidents au Sénégal dans ce projet dont le
montant de l’opération s’élève à 20 milliards de nos francs.
Toutefois, le fait pour l’Etat de «se rétracter»
n’est pas sans conséquence, parce que selon le maire, il y a une loi de 1970
qui régente les décisions de l’Etat et les moyens par lesquels l’Etat peut
revenir sur ces décisions, mais surtout, il y a eu des jurisprudences de la
Cour suprême portant sur des «non» très célèbres.
Aminata Faye
LOBS 15/03/15
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